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A la découverte des Carrés Botaniques du Jardin des Plantes
Un vent de renouveau souffle au Jardin des Plantes. Au-delà des travaux de rénovation des bassins historiques, d’autres initiatives viennent, compléter le tableau. Ce sont les Carrés Botaniques et leur évolution qui sont mis à l’honneur aujourd’hui.

Que sont les Carrés ?
Les Carrés Botaniques proposent une balade au travers du temps et de l’évolution des plantes, des plus anciennes aux plus récentes, classées selon leurs familles botaniques. Conçus en premier lieu pour les étudiants en pharmacie et en médecine, ils permettent à ceux-ci d’étudier les plantes selon une méthode de plantation normalisée on ne peut plus “carrée” : 1 espèce par mètre carré ! De nos jours, ils sont également une source d’émerveillement pour les visiteurs. Pour bien comprendre ce qui va suivre, il faut d’abord faire un petit détour par la science.
La classification du vivant
A partir du XVIIIème siècle, tous les êtres vivants reçoivent deux noms latins. On parle d’appellation binomiale : le premier est le nom de genre (qui s’écrit avec une majuscule), le deuxième celui d’espèce, et le tout doit être écrit en italique ! Ainsi, Rosa canina désigne tous les individus qui partagent les mêmes caractéristiques de la plante qu’est le délicat Eglantier sauvage de nos campagnes. Le concept d’espèce en tant que groupe d’individus aux caractéristiques et à la parenté commune était né. Basé sur des siècles d’observations scientifiques, et plus récemment sur la génétique, ce langage universel permet de mettre en évidence les liens de parenté entre tous les êtres vivants.
Des rectangles aux Carrés
Depuis juin 2024, de nouvelles étiquettes ont été installées devant la plupart des plantes présentes aux Carrés et permettent aux visiteurs d’identifier aisément celles qui les émeuvent par leur beauté, les font voyager par procuration, leur rappellent des souvenirs de remèdes de grand-mère, … Au centre de chaque étiquette se trouve l’appellation binomiale (Genre + espèce), suivi du nom du ou de la scientifique qui a décrit l’espèce ainsi que l’année de description, et pour finir le nom commun, dit nom vernaculaire, s’il existe. En haut à gauche, le nom de famille, qui est un regroupement d’espèces à la parenté proche. En bas à droite, la répartition géographique à l’état naturel, sauf s’il s’agit d’une plante d’origine horticole, autrement dit créée par l’Homme.
Des plantes et des hommes
L’ethnobotanique est la science qui s’intéresse aux relations entre les sociétés humaines et les plantes, et interroge sur notre interdépendance, l’utilisation que nous en faisons, les savoirs ancestraux relatifs aux végétaux de toutes les régions du monde, etc. Depuis quelques années, les Carrés ont été enrichis d’une collection de plantes utiles à bien des regards qui est accessible aux visiteurs.
Chicorée (Cichorium intybus) ©Camille Jan-Baudens
Blé (Triticum turgidum ssp. durum) ©Camille Jan-Baudens
Une évolution qui fait sens
La vocation des Jardins Botaniques a évolué. Initialement dédiées à la présentation de plantes principalement nourricières et médicinales, ils ont maintenant, selon l’association des Jardins Botaniques de France et des pays francophones, trois missions principales à remplir : informer et sensibiliser le public, participer à la recherche scientifique et conserver la biodiversité végétale.
C’est dans cette optique de conservation de la biodiversité végétale (mais aussi animale) que s’inscrivent les pratiques de gestion écologique aux Carrés et plus largement dans le Jardin. On y trouve en effet, en plus d’espèces lointaines, la flore locale qui, lorsque les conditions le permettent et lorsque l’endroit est approprié, peut sublimer un espace pour le plaisir des humains et de la faune locale. C’est l’occasion de souligner le travail remarquable des jardiniers.
On vous laisse sur ces quelques clichés qui dévoilent la vie cachée des Carrés, pris par une collègue jardinière-botaniste…
Bourdon (Bonbus terrestris) ©Camille Jan-Baudens
Reine des prés (Filipendula ulmaria) ©Camille Jan-Baudens
Leste vert (Chalcolestes viridis) ©Camille Jan-Baudens
Sauterelle verte (Tettigonia viridissima) ©Camille Jan-Baudens